jeudi 6 mars 2014

Le mal peut être surmonté, l'homme peut être guéri



En ce début de carême, il me semble important de rappeler un enseignement du pape Benoît XVI sur le péché originel, donné le 3 décembre 2008, alors au début de l'Avent. Le cœur de cet enseignement est le suivant : "Le mal ne vient pas de la source de l'être lui-même, il n'est pas également originel. Le mal vient d'une liberté créée, d'une liberté dont on a abusé".

Cet enseignement est une méditation sur un passage de la Lettre de saint Paul aux Romains (Rm 5, 12-21), dans laquelle l'apôtre des nations "remet à l'Eglise les lignes essentielles de la doctrine sur le péché originel". En se basant sur saint Paul, Benoît XVI dit : "Nous ne devrions donc jamais traiter du péché d'Adam et de l'humanité en le détachant du contexte du salut".

A la question du monde moderne, "Le péché originel existe-il donc ou non?", Benoît XVI dit que, pour pouvoir répondre, il faut "distinguer deux aspects de la doctrine sur le péché originel": un aspect empirique et un aspect mystérique.

Pour l'aspect empirique, nous ressentons clairement une contradiction dans notre être. "Cette contradiction intérieure de notre être n'est pas une théorie. [...] Il suffit de penser aux nouvelles quotidiennes sur les injustices, la violence, le mensonge, la luxure. Nous le voyons chaque jour:  c'est un fait".

L'aspect mystérique est dans la réponse à la question : "comment ce mal s'explique-t-il?" En dehors de la foi chrétienne, il existe un système principal d'explication: "dans cette conception, la vision de l'être est moniste, on suppose que l'être comme tel porte dès le début en lui le mal et le bien" [...] "un mélange de bien et de mal qui, selon cette théorie, appartiendrait à l'étoffe même de l'être". [...] "Cette pensée moderne peut, à la fin, ne créer que la tristesse et le cynisme".

Tout autre est la réponse chrétienne : " la foi nous dit qu'il n'y a pas deux principes, un bon et un mauvais, mais il y a un seul principe, le Dieu créateur, et ce principe est bon, seulement bon, sans ombre de mal". [...] "Le mal ne vient pas de la source de l'être lui-même, il n'est pas également originel. Le mal vient d'une liberté créée, d'une liberté dont on a abusé".

Benoît XVI précise alors : "Le mal vient d'une source subordonnée. Dieu avec sa lumière est plus fort. Et c'est pourquoi le mal peut être surmonté. C'est pourquoi la créature, l'homme peut être guéri" [...] "l'homme non seulement peut être guéri, mais il est guéri de fait. Dieu a introduit la guérison. Il est entré en personne dans l'histoire". Benoît XVI conclut que Jésus Christ est au milieu de nous, la lumière resplendit déjà, même si la nuit obscure du mal est encore forte.

Cela donne tout son sens et sa force au précepte du pape François dans son message de carême de cette année : "le chrétien est appelé à porter en tout lieu cette annonce libératrice selon laquelle le pardon pour le mal commis existe".

Source : site du Vatican

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