dimanche 27 novembre 2011

Il y a 1500 ans, 27 novembre 511 : mort de Clovis



En ce jour nous entrons dans l'Avent, mais ce 27 novembre est aussi le 1500ème anniversaire de la mort de Clovis (27 novembre 511).


Le général de Gaulle, cité par David Schœnbrun, dans sa biographie "les trois vies de Charles de Gaulle" (traduction de Guy Le Clec'h), publié aux éditions Julliard en 1965, affirmait ainsi : "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs."

Le pape Jean-Paul II était venu en France en 1996 célébrer les 1500 ans du baptême de Clovis. Auparavant il était venu en 1980 et avait ainsi interpellé la France dans son homélie du 1er juin 1980 au Bourget :

"Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger:
France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?
Permettez-moi de vous demander:
France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle?
Pardonnez-moi cette question. Je l’ai posée comme le fait le ministre au moment du baptême. Je l’ai posée par sollicitude pour l’Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l’homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Père Fils et Saint-Esprit."

Et lors de la messe à l'aéroport de Reims le 22 septembre 1996, son homélie rappelait le baptême de Clovis en ces termes :

"Voici quinze siècles, le roi des Francs, Clovis, reçut ce sacrement. Son baptême eut le même sens que tout autre baptême. Rappelons-nous les paroles du Christ: « Personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ». Il fut ainsi donné au souverain des Francs d'être appelé à la vie du Royaume de Dieu. Il avait longtemps médité le message chrétien dont témoignaient auprès de lui Clotilde, Remi, Vaast, Geneviève. Il fit le choix de renoncer à l'esprit du mal, à tout ce qui conduit au mal et à tout orgueil; en même temps, il professait la foi de l'Église et il adhérait au Christ, le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour la rédemption du monde. Le baptême l'a libéré du péché originel et de tout péché commis antérieurement et, par la grâce sanctifiante, l'a fait participer à la vie de Dieu. Ses compatriotes baptisés avec lui reçurent les mêmes dons, Ils devinrent chrétiens, fils adoptifs de Dieu. Ils devinrent aussi membres du Peuple de Dieu, l'Église."
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dimanche 20 novembre 2011

Fête du Christ-Roi 2011








Bonne fête du Christ-Roi ! Cette fête du Christ Roi de l'univers a été instituée par le pape Pie XI, dans l'encyclique Quas Primas du 11 décembre 1925. En voici quelques extraits.


"Ainsi donc, le souverain domaine de notre Rédempteur embrasse la totalité des hommes. Sur ce sujet, Nous faisons Volontiers Nôtres les paroles de Notre Prédécesseur Léon XIII, d'immortelle mémoire: " Son empire ne s'étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent juridiquement à l'Eglise même s'ils sont égarés loin d'elle par des opinions erronées ou séparés de sa communion par le schisme; il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte que l'empire du Christ Jésus, c'est, en stricte vérité, l'universalité du genre humain. "


Et, à cet égard, il n'y a lieu de faire aucune différence entre les individus, les familles et les Etats; car les hommes ne sont pas moins soumis à l'autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. Il est l'unique source du salut, de celui des sociétés comme de celui des individus: Il n'existe de salut en aucun autre; aucun autre nom ici-bas n'a été donné aux hommes qu'il leur faille invoquer pour être sauvés.

Il est l'unique auteur, pour l'Etat comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur: " La cité ne tient pas son bonheur d'une autre source que les particuliers, vu qu'une cité n'est pas autre chose qu'un ensemble de particuliers unis en société. " Les chefs d'Etat ne sauraient donc refuser de rendre - en leur nom personnel, et avec tout leur peuple - des hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ; tout en sauvegardant leur autorité, ils travailleront ainsi à promouvoir et à développer la prospérité nationale.


[...]

La fête, désormais annuelle, du Christ-Roi Nous donne le plus vif espoir de hâter le retour si désirable de l'humanité à son très affectueux Sauveur. Ce serait assurément le devoir des catholiques de préparer et de hâter ce retour par une action diligente; mais il se fait que beaucoup d'entre eux ne possèdent pas dans la société le rang ou l'autorité qui siérait aux apologistes de la vérité. Peut-être faut-il attribuer ce désavantage à l'indolence ou à la timidité des bons; ils s'abstiennent de résister ou ne le font que mollement; les adversaires de l'Eglise en retirent fatalement un surcroît de prétentions et d'audace. Mais du jour où l'ensemble des fidèles comprendront qu'il leur faut combattre, vaillamment et sans relâche, sous les étendards du Christ-Roi, le feu de l'apostolat enflammera les cœurs, tous travailleront à réconcilier avec leur Seigneur les âmes qui l'ignorent ou qui l'ont abandonné, tous s'efforceront de maintenir inviolés ses droits.


Mais il y a plus. Une fête célébrée chaque année chez tous les peuples en l'honneur du Christ-Roi sera souverainement efficace pour incriminer et réparer en quelque manière cette apostasie publique, si désastreuse pour la société, qu'a engendrée le laïcisme. Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on couvre d'un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur; plus cette conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et son autorité royales.


[...]
Si tout pouvoir a été donné au Christ Seigneur dans le ciel et sur la terre; si les hommes, rachetés par son sang très précieux, deviennent à un nouveau titre les sujets de son empire; si enfin cette puissance embrasse la nature humaine tout entière, on doit évidemment conclure qu'aucune de nos facultés ne peut se soustraire à cette souveraineté.


Il faut donc qu'il règne sur nos intelligences : nous devons croire, avec une complète soumission, d'une adhésion ferme et constante, les vérités révélées et les enseignements du Christ. Il faut qu'il règne sur nos volontés: nous devons observer les lois et les commandements de Dieu.


Il faut qu'il règne sur nos cœurs: nous devons sacrifier nos affections naturelles et aimer Dieu par-dessus toutes choses et nous attacher à lui seul. Il faut qu'il règne sur nos corps et sur nos membres : nous devons les faire servir d'instruments ou, pour emprunter le langage de l'Apôtre saint Paul, d'armes de justice offertes à Dieu pour entretenir la sainteté intérieure de nos âmes. Voilà des pensées qui, proposées à la réflexion des fidèles et considérées attentivement, les entraîneront aisément vers la perfection la plus élevée.


Plaise à Dieu, Vénérables Frères, que les hommes qui vivent hors de l'Eglise recherchent et acceptent pour leur salut le joug suave du Christ! Quant à nous tous, qui, par un dessein de la divine miséricorde, habitons sa maison, fasse le ciel que nous portions ce joug non pas à contrecœur, mais ardemment, amoureusement, saintement! Ainsi nous récolterons les heureux fruits d'une vie conforme aux lois du royaume divin. Reconnus par le Christ pour de bons et fidèles serviteurs de son royaume terrestre, nous participerons ensuite, avec lui, à la félicité et à la gloire sans fin de son royaume céleste."

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samedi 12 novembre 2011

Extrait du long poème Ève (1913) par Charles Péguy






Ève (1913)


« L’une est morte un soir, et le trois de janvier.
Tout un peuple assemblé la regardait mourir.
Le bourgeois, le manant, le pâtre et le bouvier
Pleuraient et se taisaient et la voyaient partir.


L’éblouissant manteau d’une sévère neige
Couvrait les beaux vallons du pays parisis.
L’amour de tout un peuple était tout son cortège.
Et ce peuple, c’était le peuple de Paris.


L’éblouissant manteau d’une prudente neige
Couvrait les beaux recreux de la naissante France
L’amour de tout un peuple était son espérance.
L’amour de tout un peuple était tout son cortège.


Et par France j’entends le pays parisis
Et la neige éclatait, tunique grave et blanche.
On avait fabriqué comme une estrade en planche.
Et l’antique Lutèce était déjà Paris.


La neige déroulait un immense tapis.
L’histoire déroulait un immense discours.
La gloire encommençait un immense parcours.
Déjà l’humble Lutèce était le grand Paris.


La neige découpait un immense parvis.
L’histoire préparait un immense destin.
La gloire se levait dans un jeune matin.
Et la jeune Lutèce était le vieux Paris.


L’autre est morte un matin et le trente de mai
Dans l’hésitation et la stupeur publiques.
Une forêt d’horreur, de haches et de piques
La tenaient circonscrite en un cercle fermé.


Et l’une est morte ainsi d’une mort solennelle
Sur ses quatre-vingt-dix ou quatre-vingt-douze ans
Et les durs villageois et les durs paysans,
La regardant vieillir l’avaient crue éternelle.


Et l’autre est morte ainsi d’une mort solennelle.
Elle n’avait passé ses humbles dix-neuf ans
Que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle
Fut dispersée aux vents. »


(Ed. Gallimard, coll. La Pléiade, Charles Péguy, Œuvres poétiques complètes, p. 1173-1174)
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vendredi 11 novembre 2011

11 novembre : hommage aux soldats morts pour la France

J'ai beaucoup aimé le discours de Sarkozy ce matin, en hommage aux soldats morts pour la France. J'ai trouvé cela très émouvant.

Cette référence à Charles Péguy :
« Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, 
couchés dessus le sol à la face de Dieu (...), 
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre, 
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ».


J'ai beaucoup aimé ce passage aussi :
« Honneur et Patrie », le jour où ces mots ne toucheront plus le cœur d'aucun Français, le jour où ils seront devenus incompréhensibles pour la plupart d'entre eux, il n'y aura plus de France. 
Le jour où les corps des soldats morts pour la France gagneront leur dernière demeure dans l'indifférence, il n'y aura plus de France. 
Soldats de la Grande Guerre qui avez tant souffert, vous nous avez tous quittés, mais la flamme du souvenir ne s'éteindra pas
.

Et enfin (en présence des familles des soldats tués depuis un an) :
Il ne s'agit pas d'honorer la guerre. 
Il s'agit d'honorer ceux qui sont tombés en faisant leur devoir pour leur pays. 
Il s'agit d'honorer aussi ceux que l'on n'a jamais honorés, ceux que l'on a oubliés, ceux auxquels l'on se contente de dire une fois merci au moment des funérailles mais dont on délaisse ensuite la mémoire parce que l'on préfère oublier les guerres dans lesquelles ils sont tombés.

La vidéo et l'ensemble du texte est sur le site web de l'Elysée.




Et je n'oublie pas que ce jour est aussi celui de la fête de saint Martin.
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dimanche 6 novembre 2011

L'Eglise est une, sainte, catholique et apostolique





Jésus a fondé son Eglise sur les apôtres. Aujourd'hui encore, l'Eglise jusqu'à nos jours repose sur cette fondation. Sous la conduite du ministère de Pierre qui "préside à l'amour" (Ignace d'Antioche), la foi des apôtres fut transmise dans l'Eglise de génération en génération. Il en va de même des sacrements que Jésus a confiés au collège des apôtres, ils continuent à agir avec leur force originelle. (Source : Youcat, n° 129)


Très tôt des saints témoignent du lien particulier de l'Eglise du Christ avec l'Eglise établie à Rome. En particulier, saint Irénée en témoigne dans son ouvrage "Contre les hérésies" (Livre III, 3, 2) :


[...] comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d'énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l'une d'entre elles, l'Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome; en montrant que la Tradition qu'elle tient des apôtres et la foi qu'elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu'à nous par des successions d'évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes : car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s'accorder toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, — elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres.


Enfin la déclaration Dominus Iesus (2000) explicite la continuité historique entre l'Eglise du Christ et l'Eglise catholique dans le paragraphe suivant :


Les fidèles sont tenus de professer qu'il existe une continuité historique — fondée sur la succession apostolique53 — entre l'Église instituée par le Christ et l'Église catholique: « C'est là l'unique Église du Christ [...] que notre sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu'il en soit le pasteur (cf. Jn 21,17), qu'il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt28,18ss.), et dont il a fait pour toujours la “colonne et le fondement de la vérité” (1 Tm 3,15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c'est dans l'Église catholique qu'elle se trouve [subsistit in], gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques qui sont en communion avec lui ».54 Par l'expression subsistit in, le Concile Vatican II a voulu proclamer deux affirmations doctrinales: d'une part, que malgré les divisions entre chrétiens, l'Église du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Église catholique; d'autre part, « que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures »,55 c'est-à-dire dans les Églises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l'Église catholique.56 Mais il faut affirmer de ces dernières que leur « force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l'Église catholique ».57



(53) Cf. Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 20; cf. aussi S. Irénée,Adversus haereses, III, 3, 1--3: SC 211, 20-44; S. Cyprien, Epist. 33, 1: CCL 3 B, 164-165; S. Augustin, Contra adversarium legis et prophetarum, 1, 20, 39: CCL 49, 70.
(54) Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 8.
(55) Ibid., cf. Jean-Paul II, Encycl. Ut unum sint, n. 13. Cf. aussi Conc. OEcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 15 et Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.
(56) Contraire à la signification authentique du texte conciliaire est donc l'interprétation qui tire de la formule subsistit in la thèse que l'unique Église du Christ pourrait aussi subsister dans des Églises et Communautés ecclésiales non catholiques. « Le Concile avait, à l'inverse, choisit le mot subsistit précisément pour mettre en lumière qu'il existe une seule “subsistance” de la véritable Église, alors qu'en dehors de son ensemble visible, existent seulement des elementa Ecclesiae qui — étant des éléments de la même Église — tendent et conduisent vers l'Église catholique » (À propos du livre « Église: charisme et pouvoir » du P. Leonardo Boff. Notification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi: AAS 77 [1985] 756-762).
(57) Conc. OEcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 3.

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mardi 1 novembre 2011

Bonne fête de la Toussaint !



Fra Angelico, Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424


Les Béatitudes (Mt 5, 1-12)

Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »

Bible de la Liturgie (AELF)
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